P JM Bouhans
Voilà deux belles lectures pour terminer ce temps
ordinaire d’avant carême : Salomon apparait ici davantage comme grand prêtre
que comme roi. Il se place devant l’autel du Seigneur, face à l’assemblée et il
guide la prière. Sa prière commence par la louange et se termine par la
supplication, le cri, la demande. Il y a là le schéma le plus habituel de notre
prière. Tout d’abord, la louange : « il n’y a pas d’autre Dieu que toi. Tu
gardes ton alliance et ta fidélité envers tes serviteurs ». C’est la louange pour
ce que Dieu fsait pour nous au long des jours et le remercier. Puis la prière
devient supplication et cri vers Dieu. Salomon demande à Dieu d’écouter – il y
a quatre fois l’impératif « écoute » dans les dernières lignes.
La seconde mise en garde : c’est détourner la parole de
Dieu à notre profit : croire que léguer ou faire un chèque à des bonnes œuvres
permet de laisser dans le besoin ceux et celles dont nous sommes responsables ;
qui peut croire que mettre de côté pour le donner à Dieu (ce qui est
"korbane", offrande sacrée, don à Dieu) dispense de soutenir ses
propres parents dans le besoin ? Qui peut parler d’une offrande à Dieu quand il
s’agit en réalité et plus sûrement d’une offrande à l’administration du Temple.
Décider ce qui nous plait, préférer notre tradition sans rechercher si c’est
bien ce que Dieu attend de nous, voilà l’autre hypocrisie que Jésus dénonce.
L’évangile nous emmène dans une longue controverse sur le
pur et l’impur – elle ne fait que commencer et la liturgie de cette année ne
nous donnera pas la suite puisque le carême commence demain avec un autre cycle
de lecture…. Louer Dieu et lui demander d’écouter nos prières – comme Salomon -
ce n’est pas tout. Aurons-nous, nous aussi, de notre côté, des oreilles pour
écouter ce que Jésus nous dit ?
Et Jésus souligne sur deux points essentiels : tout
d’abord la patine de l’histoire rend parfois opaque le sens fondamental des
commandements. Même respectables, les traditions des hommes peuvent être un
écran qui empêche de découvrir ce que nous avons à vivre. Il y a comme un arbre
qui nous cache l’essentiel. Nous accordons alors plus d’importance à des
détails de la tradition qu’à l’essentiel qui se trouve à la source.
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