Homélie, Présentation du Seigneur (2016)

Homélie, Présentation du Seigneur (2016)

Carmel de Saint-Maur - Père Maurice Boisson

Lc, 2, 22-40

Fête de la Rencontre! C’est aussi l’appellation de cette fête de la Présentation du Seigneur. Rencontre de Jésus, enfant, ses parents, Syméon, Anne… Rencontre du passé, du présent, de l’Avenir ; rencontre de la vie, simple, ordinaire, avec la Lumière, la tendresse ; d’une présence de paix et de libération avec une évocation de division, de contradiction, et de souffrance dans le cœur de Marie.

Cette rencontre a pour principal acteur : l’Esprit du Seigneur. Il inspire, il souffle aux uns et aux autres ce qui se passe réellement dans cette rencontre. En Marie et Joseph, l’Esprit de l’origine continue en eux son œuvre de fécondation. La démarche accomplie, ils retournent chez eux, là où grandit, mûrit, l’enfant. Syméon vint au Temple, sous l’action de l’Esprit Saint, Anne, toute en proximité avec Dieu, par sa présence et sa prière près du Temple, se trouve là, aussi, au bon moment. Ces écoutants de l’Esprit Saint pressentent que cette rencontre est porteuse de plus qu’une simple rencontre où on se dit bonjour. L’Esprit souffle à Syméon et  à  Anne que, dans cet enfant, dans les yeux de ses parents, il y a plus que ce qu’ils donnent à voir : ils voient un invisible sous le visible… « Mes yeux ont vu, dit Syméon, non pas un enfant, mais ils ont vu le salut, la lumière, la libération »… et pour tout cela, sans doute une fin tragique.

Anne parlait de l’enfant autour d’elle. Le silence de Joseph en disait long, tandis que Marie retenait toutes ces choses dans son cœur. Cette rencontre est vraiment une belle lumière pour fêter la vie consacrée, non pas pour clore cette année qui lui est dédiée, mais pour ouvrir toujours plus grandes, les portes qu’indiquait le Pape François dans sa lettre pour l’ouverture.

-       « Regarder le passé avec reconnaissance » : comme Syméon et Anne, imprégnés du passé non pas pour le passé, mais pour ce qu’il contient d’attente, de désir, d’espérance, de promesse, et d’appel. Syméon au soir de sa vie, Anne, 84 ans, signe du passé, prennent dans leurs bras l’enfant, signe de l’Avenir.

-       « Vivre le présent avec Passion » : dans le difficile qu’est le chemin- avec Passion, dit François, avec ardeur, courage, et aussi avec Passion, comme passé par l’épreuve.

-       Vivre le présent où parle l’Esprit, dans l’aujourd’hui, pour discerner l’invisible dans le visible… Il vint au Temple à ce moment. Syméon – Anne survient à cette heure même. Dieu vient à notre rencontre dans l’aujourd’hui. Pourquoi ?

-       « Embrasser l’avenir avec espérance. »

Syméon embrasse l’enfant, il le reçoit dans ses bras, il voit qu’il est porteur de l’avenir, mais aussi de contradiction, de division, de souffrance… L’Avenir, Dieu le donne, mais c’est toujours à nous de le prendre dans nos bras, de lui permettre de se réaliser.

Hier, matin, le Pape François concluait cette année de la vie consacrée… Je vous laisse 3 mots, disait-il, qui peuvent aussi résumer cette fête de la Rencontre :

« Prophétie » : « Dire par notre vie la réalité de Dieu, le visage de Dieu, dire Dieu ! »

« Proximité » : « Que personne ne nous sente jamais loin, détachés, fermés, et donc stériles. »

« Espérance » : « Donner de l’Espérance à  notre monde, en faisant sentir la force rénovatrice des Béatitudes ».

Il termine ainsi : « Cette année se conclut (conclusion, toujours ouverture, non pas : se ferme), mais notre fidélité et notre engagement à grandir dans l’amour, dans le don, et la créativité, se poursuivent. »

« L’enfant grandissait et la grâce de Dieu était sur lui. »

Que ta grâce, Seigneur, soit sur nous, en nous, pour nous aider à marcher sur le chemin où tu nous as appelés –et où tu nous appelles chaque jour à Te rencontrer et rencontrer nos frères et sœurs aujourd’hui