P JM Bouhans
Quelle vigueur dans le texte d’Isaïe ! Nous sommes au
tout début de son livre et déjà il trace tout un chemin de changement. Et il
traite les dirigeants, de chefs de Sodome et son peuple, de gens de Gomorrhe.
En rappelant ce souvenir – la destruction des deux villes – Isaïe souligne
l’urgence de la conversion. Une conversion qu’il présente en deux volets : tout
d’abord abandonner le mal et ensuite chercher ce qui est bien. C’est donc un
chemin positif que propose le prophète : non seulement éviter ce qui est mal
mais faire ce qui est positif ; pas seulement dire « j’ai pas tué, j’ai pas
volé » mais rechercher activement ce qui est bon. La vie d’un croyant n’est pas
une vie sans relief mais la recherche du bien et du droit, la lutte contre ceux
qui oppriment, la défense de la veuve et de l’orphelin, de tous ceux qui ne
peuvent se défendre.
Puis c’est l’invitation du Seigneur « venez et discutons
» et c’est moins une invitation à un procès qu’à la découverte de la
miséricorde qui existe en Dieu. S’il invite tout homme au changement, il en est
l’artisan ; il est là pour ce changement : l’écarlate prend alors la couleur de
la neige et le vermillon devient comme la laine.
Et dans l’évangile, Jésus parle aux foules et aux
disciples mais pas directement aux scribes et aux pharisiens. Dans la première
partie de son discours, Jésus lance des remarques sur leur manière de vivre :
Leurs paroles sont belles : ils ont raison mais ils ne vivent pas ce qu’ils
disent : ils sont hypocrites… Ils ne veulent pas faire ce qu’ils enseignent :
il y a une grande inertie chez eux. Ils sont là pour la photo, veulent se
montrer.
Jésus propose une autre attitude celle du serviteur,
l’attitude du service. Dieu tire son peuple de l’esclavage et lui demande de
passer de la servitude au service… Ce que nous avons à vivre dans la
solidarité, c’est sortir les gens de leur misère pour vivre ensemble dans la
sobriété. Nos projets sont bons à condition de les vivre dans la simplicité.
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