26 décembre, fête de St Etienne
Quelques pistes de réflexion
P JM Bouhans
« La fête est-elle en train de se tourner en eau » telle
est bien la question que l’on pourrait se poser ce matin. Hier, ce n’était que
joie, que fête et aujourd’hui la liturgie nous rappelle des épisodes moins
réjouissants. La fête d’hier, autour de la naissance de Jésus aurait-elle
encore un sens quand les lectures d’aujourd’hui nous parlent de persécution et
de martyre. Apparemment il n’y a aucune logique entre l’un et l’autre. Mais la
logique de Dieu diffère de celle des hommes. Une fois de plus, nous pouvons le
reconnaitre. La naissance de Jésus ne peut être une fête pleine de souvenirs,
de merveilleux et de célébrations que si elle marque de notre côté un
attachement profond à sa personne et une adhésion complète à sa cause.
Marie assume les conséquences douloureuses pour avoir
accepté la mission confiée par Dieu… Jean souffre le martyre, suite de sa
prédication qui convoque à la conversion personnelle et prépare à la
manifestation publique de Jésus. Etienne le premier martyr chrétien, vit
jusqu’au bout les conséquences dans sa
manière de suivre Jésus. Comme lui, il doit prendre sa croix et boire le calice
de Jésus. La joie des fêtes de Noël n’a rien d’un berceuse pour nous endormir
et les fêtes que la liturgie place après la fête sont là pour nous maintenir
éveillés : leur but est bien de nous aider à clarifier notre engagement de
baptisé et à fortifier notre fidélité pour aller jusqu’au bout de notre marche
à la suite de Jésus. C’est ce dont témoignent tous les martyrs de l’histoire
chrétienne partout dans le monde, les martyrs de tous les temps et de tous les
pays.
L’évangile d’aujourd’hui est clair : Jésus parle de
persécutions « dans leurs synagogues » c’est-à-dire venant de son peuple
lui-même, mais aussi « devant les gouverneurs et les rois » c’est-à-dire venant
de l’occupant romain… et pour Jésus, la manière de vivre dans la persécution
sera un témoignage « pour eux » : le peuple juif et « pour les païens » :
l’occupant romain. Il y a bien là un signalement des opposants bien réels tels
que Jésus les connait. Pour Jésus la persécution n’est pas quelque chose
d’accidentel, une conséquence non intentionnelle - un effet collatéral -. Elle
fait partie du message messianique ; Jésus le constate : c’est « à cause de son
nom » qu’elle survient… Cela n’est sans doute pas facile à intégrer pour nous…
C’est pourquoi la liturgie nous convoque pour une retraite de trois jours après
la fête pour intégrer cette dimension avec les fêtes de saint Etienne, saint
Jean, et les saints Innocents… - fête qui sera effacée cette année par le
dimanche -. L’enfant de Noël, Jésus l’envoyé du Père venu en notre monde a
besoin de témoin depuis les bergers jusqu’au dernier d’entre nous, au plus
petit d’entre nous…
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