samedi 20 décembre 2014

Samedi 3° semaine de l'Avent, Quelques pistes de réflexion

Samedi 3° semaine de l'Avent
Quelques pistes de réflexion
P JM Bouhans


734 : les petits états de la côte ouest du Moyen-Orient se coalisent pour répondre à l’invasion assyrienne. Dans cette coalition : Aram, le royaume de Damas, et Ephraïm, les tribus du royaume du Nord qui ont pour capitale Samarie. C’est la fameuse coalition syro-éphraïmite qui cherche l’appui de l’Egypte et invite le royaume du Sud – Jérusalem – à entrer dans la coalition. Le royaume du sud refuse. Les coalisés marchent donc contre Jérusalem… dans le but de démettre le roi et d’associer le Sud à la résistance. Cette expédition va échouer… Ces évènements de l’histoire nous laissent voir une guerre entre frère, - Juda (au sud) et Israël (au Nord) -, mais le plus grave c’est que ce choix de la guerre contre Jérusalem met en péril les promesses messianiques attachées au trône de David. Affaibli par cette tentative contre Jérusalem, les coalisés ne pourront résister à l’envahisseur assyrien. C’est la fin du royaume du Nord mais l’envahisseur dirige alors ses troupes vers Jérusalem pour  assiéger la ville. Cette expédition ne réussira pas. Voilà l’arrière-plan où se situe la 1° lecture d’aujourd’hui : le roi est pris de panique. Le livre des Rois nous dit même qu’il sacrifie son fils à Moloch un dieu étranger pour conjurer le péril. C’est là que se place l’entrevue du roi Achaz avec Isaïe.


 Pour Isaïe le peuple de Dieu ne peut s’en remettre aux coalitions politiques, aux stratégies proprement humaines. Il ne peut pas non plus se tourner vers les dieux des païens. Qu’il demande donc à Dieu un signe… c’est le conseil du prophète. Mais Achaz refuse de demander un signe : « je ne veux mettre Dieu à l’épreuve » -–objection vertueuse – ou plutôt dérobade puisqu’il fait plutôt confiance aux idoles et leur sacrifie même son fils. Dieu pourtant donnera ce signe : une femme qui n’avait jamais été mère, ou une vierge (selon la LXX) va enfanter. Est-ce une naissance chez le roi ? ou chez le prophète ? … Un peuple qui échappe à la coalition ? qui peut vivre et grandir avec son Dieu ? … Nous ne savons pas trop. Quelqu’un qui s’appelle Emmanuel : Dieu avec nous.
 
L’évangile nous donne une réponse plus décisive par l’accomplissement de la promesse d’Isaïe en Marie. Elle n’a pas d’ascendance royale comme Joseph qui est de la maison de David et qui n’intervient pas dans la naissance. Marie n’est pas paniquée comme le roi Achaz. « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu ». Pas paniquée, tout juste interrogative. Elle pose ses questions, elle le peut bien et on peut toujours questionner Dieu. « Comment cela va-t-il se faire ? » « L’ombre de l’Esprit » c’est la seule réponse qu’elle reçoit. Ce n’est guère une réponse, un pari plutôt. Elle le sait : c’est Dieu qui mène l’histoire et sa propre histoire ! Elle ne refuse pas le signe qui lui est proposé : sa vieille cousine presque déjà morte dans sa stérilité, enterrée dans sa vieillesse, n’est plus un tombeau : déjà elle porte la vie. « Que tout m’advienne selon ta parole ». Qu’il vienne l’Emmanuel annoncé : c’est bien lui qui dira après Pâques « Je suis l’Emmanuel, Dieu avec vous jusqu’à la fin des temps ».

Aucun commentaire: