Quelques pistes de réflexion
P JM Bouhans
734 : les petits états de la côte ouest du Moyen-Orient
se coalisent pour répondre à l’invasion assyrienne. Dans cette coalition :
Aram, le royaume de Damas, et Ephraïm, les tribus du royaume du Nord qui ont
pour capitale Samarie. C’est la fameuse coalition syro-éphraïmite qui cherche
l’appui de l’Egypte et invite le royaume du Sud – Jérusalem – à entrer dans la
coalition. Le royaume du sud refuse. Les coalisés marchent donc contre
Jérusalem… dans le but de démettre le roi et d’associer le Sud à la résistance.
Cette expédition va échouer… Ces évènements de l’histoire nous laissent voir
une guerre entre frère, - Juda (au sud) et Israël (au Nord) -, mais le plus
grave c’est que ce choix de la guerre contre Jérusalem met en péril les
promesses messianiques attachées au trône de David. Affaibli par cette
tentative contre Jérusalem, les coalisés ne pourront résister à l’envahisseur
assyrien. C’est la fin du royaume du Nord mais l’envahisseur dirige alors ses
troupes vers Jérusalem pour assiéger la
ville. Cette expédition ne réussira pas. Voilà l’arrière-plan où se situe la 1°
lecture d’aujourd’hui : le roi est pris de panique. Le livre des Rois nous dit
même qu’il sacrifie son fils à Moloch un dieu étranger pour conjurer le péril.
C’est là que se place l’entrevue du roi Achaz avec Isaïe.
L’évangile nous donne une réponse plus décisive par
l’accomplissement de la promesse d’Isaïe en Marie. Elle n’a pas d’ascendance
royale comme Joseph qui est de la maison de David et qui n’intervient pas dans
la naissance. Marie n’est pas paniquée comme le roi Achaz. « Sois sans crainte,
Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu ». Pas paniquée, tout juste interrogative.
Elle pose ses questions, elle le peut bien et on peut toujours questionner
Dieu. « Comment cela va-t-il se faire ? » « L’ombre de l’Esprit » c’est la
seule réponse qu’elle reçoit. Ce n’est guère une réponse, un pari plutôt. Elle
le sait : c’est Dieu qui mène l’histoire et sa propre histoire ! Elle ne refuse
pas le signe qui lui est proposé : sa vieille cousine presque déjà morte dans
sa stérilité, enterrée dans sa vieillesse, n’est plus un tombeau : déjà elle
porte la vie. « Que tout m’advienne selon ta parole ». Qu’il vienne l’Emmanuel
annoncé : c’est bien lui qui dira après Pâques « Je suis l’Emmanuel, Dieu avec
vous jusqu’à la fin des temps ».
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