Carmel de Saint-Maur - Père Maurice Boisson
Isaïe 9,1-6 ; Psaume 95 ; Tite
2,11-14 ; Luc 2,1-20
La nuit de Noël fait remonter
en nous beaucoup de sentiments, d’émotions, de joie et de blessures.
On aime Noël, et en même
temps on a parfois du mal à vivre ces fêtes.
Noël nous renvoie aux autres,
à nous-mêmes, aux événements de notre monde, de notre vie ; c’est un
moment où on pense plus aux autres, où on passe des coups de fil, des mails, où
on a envie d’être meilleur, où on désire que notre société soit meilleure
aussi, plus juste, moins violente, et où les valeurs humaines soient davantage
honorées.
Cette fête attire vers la
lumière – c’est pas étonnant qu’il y ait des lumières partout, des décorations ;
on ne peut pas se résoudre à rester dans l’obscurité, on met en place des
lumières artificielles. C’est beau et bien. Est-ce que, pour autant, la lumière
est dans nos cœurs ?
Ce n’est pas étonnant que
cette fête de Noël, qui célèbre la naissance de Jésus, le Christ - Fils de Dieu
- dans notre humanité ; ce n’est pas étonnant que cette fête touche au
plus profond de nos cœurs, du vivre ensemble, des désirs de mieux, de meilleur,
de lumière, de chaleur, de bonté… puisque c’est Dieu lui-même qui est là en
personne, dans un enfant, fragile et sans défense autre qu’un sourire, sur la
paille.
C’est vraiment ridicule
d’avoir peur d’un enfant : c’est lui qui a peur de nous ; à moins
qu’on ne veuille pas le voir parce qu’il est subversif : il fait sauter
les égoïsmes et les barrières, il fait voler en éclat les tentations
destructrices de l’avoir et du pouvoir, du tout savoir !
C’est Dieu lui-même qui est
là, couché sur la paille pour que nous ne soyons plus sur la paille - non pas
financièrement, mais humainement, spirituellement.
Dieu lui-même met pied à
terre pour que nous puissions mettre pied au ciel : n’ayons pas peur de
regarder l’enfant de la crèche, quelle que soit sa représentation, et de nous y
arrêter. Dieu met au monde son Amour, ça ne peut être que bénéfique pour tous.
En cette nuit de Noël,
tournons les yeux vers cet hôte intérieur plus présent à nous-mêmes que
nous-mêmes. Notre cœur est la mangeoire où Marie emmaillote et couche son
nouveau-né, le Christ, le Seigneur.
En cette nuit de Noël, la
lumière vient du dedans : la paix, la bonté, l’amour ; cette lumière
est en nous une naissance, une mise au monde, qui nous fait aller de naissance
en naissance…
Gloire à Dieu et Paix sur la
terre !
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