jeudi 4 décembre 2014

Jeudi 1° semaine de l'Avent Quelques pistes de réflexion

Jeudi 1° semaine de l'Avent
Quelques pistes de réflexion
P JM Bouhans
Dans la première partie du livre d’Isaïe, nous trouvons des paroles d’Isaïe lui-même - un prophète qui a commencé à prêcher dans le dernier tiers du 8° s. av JC - mais aussi des textes plus récents - c’est le cas des 4 chapitres 24 à 27 qui sont probablement le morceau le plus récent du livre d’Isaïe -. Ces quatre chapitres insèrent donc des écrits bien postérieurs au prophète Isaïe dans son propre livre.

Au 4° s  la société grecque pèse de tout son poids au Moyen-Orient et im-pose sa culture. L’auteur des chapitres 24 à 27 dans un langage qui fait penser aux apocalypses décrit le jugement de Dieu sur cet asservissement, son combat contre ces forces du mal : « La lune rougira, le soleil se couvrira de honte » (Is 24, 23). La désolation touche autant les habitants que la cité : « Toute joie a disparu, l’allégresse est bannie du pays... Il ne reste de la ville que désolation » (Is 24,12). Ce combat est un véritable bouleverse-ment cosmique : cette destruction du mal laisse alors la possibilité d’une reconstruction. Et c’est, tout d’abord, l’invitation au festin de la vie sur la montagne : « Le Seigneur a fait disparaître la mort pour toujours, … il essuiera les larmes sur tous les visages » (Is 25,8). – c’est la lecture d’hier - avec la création d'une société nouvelle sans pleurs et sans mort…


 Et c’est aussi, dans la lecture d’aujourd’hui, la reconstruction de la cité : le Seigneur ne laisse pas les siens sans protection. Il a mis muraille et avant mur et pourtant il dit : « ouvrez les portes », une parole reprise dans le psaume. Dieu à la fois abrite et invite à l’ouverture. Une fois abrité dans la citadelle de Dieu, nous n’allons pas en renfermer les portes sur nous. Ce serait éloigner les justes qui cherchent la porte. Il ne s’agit pas de vivre tranquille quand d’autres ont besoin de nous. La clôture est aussi une ouverture. Et quelques lignes après la lecture d’aujourd’hui, le prophète visionnaire entrevoit déjà une certaine résurrection des morts : « Tes morts revivront, leurs cadavres se lèveront » (Is 26,19).

Il y a dans le texte d’Isaïe une citadelle imprenable qui termine dans la poussière – nous n’avons pas lu ce passage dans la liturgie - et l’auteur parle de cette cité détruite avant le repas sur la montagne d’hier. Il y a une autre cité nouvelle et bien construite dans la lecture d’aujourd’hui, après le repas sur la montagne ; faut-il comprendre que le repas du Seigneur est pour donner des forces aux constructeurs de la cité nouvelle ?

Et dans l’évangile d’aujourd’hui, il y a aussi une maison solide et une qui ne résiste pas. Il ne suffit pas de crier : «  Seigneur, Seigneur » après l’alerte rouge de la météo, après la tempête ou les inondations. Il s’agit de construire sur le roc, de s’appuyer sur le Seigneur, de le mettre à la base, au cœur de nos constructions ; le psaume le dit aussi : on peut s’appuyer sur le Seigneur. Il donne la victoire, il donne le salut.

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