mercredi 17 décembre 2014

Mercredi 3° semaine de l'Avent, Quelques pistes de réflexion

Mercredi 3° semaine de l'Avent
Quelques pistes de réflexion
P JM Bouhans

Jacob est vieux, c’est le moment du partage entre ses fils. Il les invite à regarder du côté de Juda. C’est la région de Juda qui a de l’importance au moment où le livre de la Genèse commence à s’écrire. Les tribus du Nord ont disparu avec l’invasion assyrienne et seule reste Juda. Nous sommes donc en présence d’une histoire officielle, écrite comme bien souvent par ceux qui gagnent.

La page de l’évangile est un peu différente ! C’est la première page quand nous ouvrons le NT. Et cette généalogie sert de pont entre les deux testaments, marque la continuité de l’alliance avec Dieu. Aux temps bibliques, on ne fait pas une généalogie comme on fait un arbre généalogique aujourd’hui. D’ordinaire, elles sont exclusivement masculines – que voulez-vous ? depuis que c’est l’homme qui a donné naissance à la femme !!! - Mais Matthieu ne respecte pas la manière de faire officielle pour les généalogies. Il sort des canons de l’histoire officielle, des canons de la généalogie et donne ici une place non négligeable aux femmes, une place relativement importante.

La 1° est Tamar qui se déguise en prostituée pour obtenir de Jacob le fils qu’il ne voulait pas lui donner. La 2° est Rahab la prostituée de Jéricho qui abrite les espions envoyés pour reconnaitre la terre d’Israël. La 3° est Ruth la Moabite qui épouse Booz. La 4° est la femme d’Urie, le Hittite : Bethsabée que David épouse après avoir tué son mari. Pourquoi avoir mis dans cette généalogie ces femmes qui ne sont pas parmi les plus prestigieuses. Matthieu les a placées dans la généalogie parce que chacune à sa manière a modifié le cours de l’histoire. Les femmes n’avaient pas de place dans les généalogies et celles-là l’ont prise.

Ce n’était pas l’ordre des choses que la femme d’un certain Joseph devienne la mère de Jésus. C’était pourtant le choix de Dieu. Elle aussi, trouve donc sa place dans la généalogie.

Dans nos histoires de vie, dans nos généalogies familiales ou nationales, quelle place pour ceux et celles qui pensent ou font autrement ? pour ceux et celles qui ne sont pas dans les clous de l’histoire officielle ?

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