mardi 9 décembre 2014

Mardi 2° semaine de l'Avent, Quelques pistes de réflexion

Mardi 2° semaine de l'Avent
Quelques pistes de réflexion
P JM Bouhans

Avec la première lecture, nous quittons le prophète du 8° siécle. Dans l’Irak de ce temps, les villes assyriennes ont été détruites ; des villes babyloniennes les ont remplacées ; la nouvelle puissance s’est imposée semant l’oppression un peu partout. Les villes de Palestine sont détruites : trois vagues de déportation les ont vidées de leurs forces vives. La situation est dramatique Et là nous entrons dans une autre période, en plein 6° s., avec des changements politiques qui laissent espérer une possible fin de l’exil.

Ce début de la deuxième partie du livre d’Isaïe commence par un double « consolez, consolez mon peuple ». C’est le livre de la Consolation d’Israël. Ce mot de consolation est un mot qu’il faut bien comprendre. La consolation c’est précisément ce que refuse et repousse l’homme qui souffre. Mais ici elle a un contenu bien spécifique. Plusieurs voix se lèvent pour annoncer l’évènement : « Consolez, consolez mon peuple », mais aussi « préparez le chemin du Seigneur » ; et encore «  monte sur une haute montagne et annonce la Bonne Nouvelle » : nous sommes aux racines de l’expression la Bonne Nouvelle, l’évangile ». Et Dieu n’est pas seulement celui qui est, Dieu lointain, inaccessible mais il vient avec une bonne nouvelle. C’est un Dieu qui se déplace sur un chemin et parle au cœur de l’homme.

 Pour qu’il se déplace, il y a un chemin à tracer dans le désert, le chemin du retour depuis la terre de l’exil jusqu’à Jérusalem. Et tout ce qui se trouve en haut sera abaissé… ce qui est en bas sera relevé… Il y a aussi un chemin de la parole tout au long du texte : une voix qui proclame, une bouche qui parle, un souffle qui passe, une parole qui demeure… Chemin et parole, alors vient tout naturellement la parabole du berger. En effet, le berger chemine avec son troupeau et lui parle ; il prend soin de ses brebis. Des images qu’il nous faut faire voyager ensemble pour qu’elles se complètent et enrichissent le tableau.

Quand Jésus parlait à ses contemporains, il parlait de manière simple et tout le monde pouvait comprendre. Les évangélistes connaissent « l’odeur des brebis », selon l’expression du pape François. Jésus parle pour ceux et celles qui ne sont pas allés à l’école des scribes. Il parlait de choses concrètes, éveillait l’attention, stimulait la réflexion, laissait des images dans la mémoire. Ainsi en est-il avec la brebis perdue, cherchée et retrouvée de l’évangile selon saint Matthieu. Il est bien plus sobre que Luc : chez Matthieu la recherche peut ne pas être couronnée de succès – s’il arrive à la retrouver-. Luc écrit autrement : quand il l’a retrouvée, il prend la brebis sur ses épaules et rassemble ses amis. Rien de tout cela chez Matthieu. Il explique simplement : « ainsi votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ce petits soient perdus ». Matthieu veut nous rappeler le souci des plus pauvres, des plus éprouvés, ceux et celles qui ont besoin de consolation.

 

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