Quelques pistes de réflexion
P JM Bouhans
Hier nous sommes entrés en Avent. Et les messes de semaine ont toute une pédagogie pour nous conduire à la fête de Noël. Cette semaine et presque toute la semaine prochaine, la première lecture avec Isaïe nous prépare à accueillir la présence du Christ en nos vies. Et chaque jour, l’Evangile met en lumière cette présence de Jésus et ce qu’il réalise avec ceux qu’il rencontre.
Aujourd’hui, la première lecture vient d’Isaïe au
chapitre 2. Son premier chapitre est un tableau plutôt noir : une dénonciation
des péchés du peuple. Au deuxième chapitre l’atmosphère change. Isaïe voit la
parole : « parole qu’a vue Isaïe… » dit le texte original… Voir une Parole :
c’est une formule bizarre… ou… une très importante annonce : bientôt la parole
se verra avec la venue du messie, pense Isaïe!… Formule bizarre ou rappel pour
chacun de nous : le prophète nous confie la Parole de Dieu pour qu’elle se
réalise, pour qu’elle se voie. Ainsi Isaïe voit que la Loi de Dieu pour tous les
peuples : tous les peuples peuvent partager et vivre le projet de Dieu… Et
Isaïe parle de la paix entre les peuples… « On ne lèvera plus l’épée nations
contre nations. On ne s’entrainera plus pour la guerre ». Cette phrase d’Isaïe
est reprise en lettres lumineuses à l’entrée du siège de l’Onu à New York. Que
manque-t-il encore pour que Dieu soit « le juge des nations et l’arbitre des
peuples », pour que sa parole de paix rappelée par Isaïe ou à l’entrée de l’Onu
devienne visible ? Peut-être que nous fassions notre la dernière parole de la
lecture. Trop souvent nous avons de bons conseils à donner pour que les autres
fassent la paix et marchent à la lumière du Seigneur. Isaïe de manière plus
fine nous invite : « Venez » mais nous ne sommes pas seuls : d’autres marchent
avec nous : « marchons à la lumière du Seigneur ». C’est cela la paix : dire à
d’autres venez : « Venez et marchons – ensemble - à la lumière du Seigneur » et
non "venez et marchez à la lumière du Seigneur". Nous mettre en route
avec d’autres parce que construire la paix cela se fait ensemble.
Dans l’évangile la parole devient rencontre et vision du
fils guéri. Cette parole devient invitation de tous, de l’orient ou de
l’occident pour marcher à la lumière du Seigneur. A voir la multiplicité des
origines pour les personnes présentes autour du pape en Turquie, la
multiplicité ethnique dans votre communauté ou des prêtres de notre diocèse, la
remarque de Jésus a bien quelque chose d’actuel. A travers cela, et toute nos
rencontres, nous avons les uns et les autres à dire quelque chose de la
présence de Dieu à notre monde ?
Par une heureuse coïncidence de date, nous fêtons
aujourd’hui non un centurion romain, mais un militaire : le Père de Foucauld.
Il a montré, lui aussi « une telle foi » comme chez personne en Israël. Les
sœurs Clarisses de Nazareth l’avaient bien remarqué, au cours de son passage
dans leur communauté à Nazareth. Et le P. de Foucauld continue d’inviter ceux
du Nord et du Sud à prendre place au festin du Royaume ». Que les paroles dites
ici en cette Eucharistie deviennent vision, deviennent visibles pour d’autres,
ceux et celles que nous rencontrerons au long de ce jour.
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