lundi 22 décembre 2014

Lundi 4° semaine de l'Avent, Quelques pistes de réflexion

Lundi 4° semaine de l'Avent
Quelques pistes de réflexion
P JM Bouhans

Anne la femme stérile avait demandé un fils au Seigneur. C’est ainsi que va naitre Samuel – « son nom est Dieu » ou bien « Dieu exauce » -. C’est un fils premier né. Les premiers né du bétail, on les sacrifie aux Seigneur… Depuis la ligature d’Isaac sur le bucher et le refus de Dieu des sacrifices humains, le fils premier né est racheté. C’est à dire qu’on verse une somme d’argent au Temple r : cinq shekels. Et c’est comme si on avait offert ce fils au Seigneur. C’est aussi une façon de remercier Dieu d’avoir ouvert la matrice, une manière de lui demander de continuer à être favorable. Effectivement, Anne aura d’autres fils après Samuel : cinq autres enfants. Samuel ouvre donc cette fécondité venue de Dieu. Cela Anne pourra le chanter dans son cantique : « La femme stérile enfante sept fois »… l’enfant qui manque encore à la famille d’Anne, qui peut-il être ? … peut-être le Messie, celui que nous fêtons à Noël, celui qui vient accomplir, remplir toutes les promesses. Cette partie du cantique manque dans ce que nous avons entendu entre les deux lectures.

Anne en fait bien davantage que ce qui demandé ; quand l’enfant est sevré, elle vient en personne au Temple avec son enfant et le laisse là à disposition du Seigneur. « Le Seigneur me l’a donné en réponse à ma demande. A mon tour, je le donne au Seigneur, pour qu’il en dispose. Il demeurera à la disposition du Seigneur tous les jours de sa vie ». Une femme stérile, comblée par une naissance et elle vit son accomplissement dans un abandon au Seigneur.

L’évangile vient continuer le cantique d’Anne avec celui de Marie. Le Seigneur s’est penché sur son humble servante. La Traduction officielle de la liturgie est une édition sans note et pourtant elle signale en note que littéralement il faut traduire : « il a jeté les yeux sur l’abaissement de sa servante ». D’ordinaire, personne ne cherche à se vanter de son abaissement. Un abaissement, c’est socialement une déchéance, une perte d’identité, une impuissance. Quelle humiliation a donc connu Marie ? N’évoque-t-elle pas ici les circonstances de sa grossesse ? Elle porte hors mariage un enfant conçu de père inconnu. La voici abaissée au plus bas en ce qui regarde la société et la religion de son temps. Si cela se remarque, elle mérité d’être lapidée. Mais Dieu s’est penché, il a vu ; et lui, il est à l’origine de tout bien. Cette place que pourrait lui refuser la société, Dieu la lui donne déjà auprès de lui : « Le puissant fit pour moi des merveilles… sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent ». Marie porte en elle la vie de Dieu, l’enfant de Bethléem, l’enfant Dieu. Et cette vie n’est plus à marchander avec les superbes, les puissants, les riches. Elle est à disposition de Dieu « tout simplement ».

 

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