Quelques pistes de réflexion
P JM Bouhans
Dernier jour de l’année : c’est le moment des bilans. Peut-être faut-il lire aujourd’hui les lectures de Jean en ce sens, lire l’évangile et la première lecture avec cette clé du bilan ?
Dans l'évangile, l’auteur nous présente le Verbe comme la
vraie lumière. L’auteur du texte sait que Jésus a redonné la vue aux aveugles
et peut nous permettre de regarder la vie en face. Son premier bilan est plutôt
lourd et noir : « il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reconnu
»… Les difficultés existent dans la communauté de Jean… Il regarde ceux qui ont
quitté la communauté « ceux qui sont sortis de chez nous » dit-il… Mais son
bilan ne s’arrête pas là. En effet s’il en reste là à son bilan, si ce bilan
est la seule vérité à regarder, il n’y aurait plus de chrétien au moment où il
écrit…
Il n’en reste pas là et il nous fait regarder aussi du
côté de ceux qui ont reçu la lumière et que Dieu invite à devenir ses enfants,
ceux qui connaissent la vérité et ne produisent aucun mensonge…
Aujourd’hui, une année s’achève. Puissions-nous comme
Jean, porter un regard vrai sur ce que nous avons vécu au long de cette année,
voir ce qui est ténèbres en nous et voir aussi ce qui est lumière. Pour sûr, le
bilan sera positif et nous pourrons alors nous souvenir du psaume : Chantez au
Seigneur un chant nouveau ».
Au commencement, il y avait la Parole. La parole, elle
surgit et fait naitre la réalité. Et alors Dieu crée, organise, et continue de
créer. Sa parole défait de chaos, organise et met en place la vie. La parole
exprime le rêve de Dieu ; elle n’est rien d’autre que l’image, la réalité de
son être en relation : c’est le Fils
Aujourd’hui, l’évangile remonte aux origines : « au
commencement ». Et si nous donnons quelque crédit à ce mot, ce qui a existé
pour ce commencement peut certes éclairer notre présent. Qu’est-ce qui existait
au commencement ? …
Au commencement, il y avait le silence. Pour qu’une
parole puisse se faire entendre, il faut tout d’abord du silence. Le silence
d’un univers encore inexistant, pas encore commencé. Un grand silence où se
construisent quantités de rêves qui, un jour, deviendront réalité… Le même silence
de l’amour dans les yeux des amoureux, avec un regard complice où les paroles
sont inutiles... Le silence de l’amour du Dieu Trinité.
Au commencement était la vie. La vie en abondance parce
que là se trouve le projet de Dieu pour le monde. Cette vie dans la personne de
son fils… cette vie appelée à se développer, dans toutes ses dimensions, au
milieu de nous. Et pour cela Dieu est venu jusqu’à nous et nous fait
co-créateurs de vie.
Au commencement était la Lumière. Lumière qui éclaire,
illumine, donne sécurité, oriente, guérit tout aveuglement… Il est la lumière
pour vivre, la lumière du monde.
Si au commencement il y eut silence, parole, vie et
lumière, aujourd’hui, nous aussi nous sommes appelés au silence à la parole, à
la vie et à la lumière. Ne restons pas en retrait. N’attendons pas que d’autres
le vivent. Mettons-les déjà en œuvre de manière qu’ils puissent l’entendre.
Jean Baptiste en son temps : « il n’était pas la lumière
seulement un témoin de la lumière. Nous ne ferons pas mieux : à chacun, chacune
de devenir, à sa mesure un témoin du silence, de la parole, de la vie, de la
lumière. Que chacun, chacune dans l’année qui commence demain, emporte le
prologue de Jean pour avancer sur ce chemin de façon personnelle et
missionnaire.
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